samedi 28 mars 2009

Bouteflika n’est pas le bienvenu en Kabylie


Bouteflika s’est rendu à Vgayet mercredi dernier et s’invite à Tizi-Ouzou ce vendredi 27 mars, dans le cadre de sa campagne électorale pour un troisième mandat. Rappelons que le premier mandat était celui de l’assassinat de 126 Kabyles et le second celui de l’amnistie de leurs assassins dont il porte moralement la responsabilité. Un troisième mandat pourquoi faire ? Achever les Kabyles qui restent debout ? 

Il faut qu’il sache qu’IL N’EST PAS LE BIENVENU EN KABYLIE.
Le jour où il demandera pardon au PEUPLE KABYLE et à la KABYLIE, nous aviserons. Pour le moment, il peut réquisitionner des fonctionnaires avec chantage au licenciement pour ceux qui n’iraient pas l’accueillir dans la petite salle de la Maison de la Culture de Tizi-Ouzou mais il n’aura pas le peuple qui lui tourne le dos comme il lui a déjà tourné le dos à Vgayet, il y a deux jours. 
Pour lui rappeler les faits voici un texte de la composition d’un cadre du MAK :

Kabylie : la guerre du gnome

Je m’appelle Mme I… résidant à Yakouren.
Le 26 avril 2001, un de vos sbires gendarmes a mis un genou à terre et ajusté son « Séminov » pour viser dans le dos mon enfant Kamal âgé de 21 ans qui fuyait devant la horde de vos assassins. Éreinté par sa folle course, il s’était réfugié sous une arcade d’un immeuble et c’est là qu’il fut atteint par une balle qui lui a transpercé le cœur. Avant de rendre l’âme, mon enfant avait fait appel à toute son énergie pour s’agripper au mur qu’il a lacéré de ses mains tachetées de sang avant d’écrire dans un dernier râle le mot liberté. La scène s’est déroulée devant des dizaines de citoyens dont certains ont voulu courageusement lui porter secours. Mais vos sbires assassins ont ouvert un feu sans merci pour les en empêcher. Bien sûr, il n’y avait pas votre ENTV pour filmer la scène comme ce fut le cas pour le jeune martyr palestinien dont les images ont ému le monde entier. Mon enfant est mort là, après une agonie de plusieurs minutes, en pleine solitude sous le regard hébété de dizaines de citoyens atterrés.

Je suis Mme A… résidant à Fréha.
Le 26 avril 2001, un de vos sbires snippers, à partir de la terrasse de la brigade de gendarmerie d’Iεeẓẓugen (Azazga), a visé le cœur de mon enfant Ahcène et le tue sur le coup devant la façade du siège de la Banque de l’Agriculture (BADR). Quelques jours plus tard, les citoyens de la ville ont érigé sur cette façade une modeste stèle en son souvenir. Lors d’échauffourées, un CNS, haineux comme la teigne l’a arrachée du mur et, devant des dizaines de témoins, s’est mis à uriner dessus en proférant des mots obscènes.

Je m’appelle Mme M… résidant à Iεeẓẓugen.
Le 26 avril 2001, un de vos soudards gendarmes a mis un genou à terre et ciblé de son « Séminov » le dos de mon enfant Mustapha qui fuyait devant la meute de vos tueurs. Il est mort tout seul au milieu des fumigènes des gaz lacrymogènes sous le regard de dizaines de citoyens tenus à distance par la mitraille des gendarmes.

Je m’appelle Mme S… résidant à Tamassit.
Le 26 avril 2001, un de vos mercenaires gendarmes a mis un genou à terre et ajusté son « Séminov » pour viser dans le dos mon enfant Youcef âgé de 20 ans qui fuyait devant la horde de vos assassins. Après avoir rampé quelques mètres sur le trottoir, sa jeune âme s’est envolée sous les hourras de la gendarmerie nationale.

Je m’appelle Mme M… résidant à Tinkicht.
Le 26 avril 2001, un de vos sbires gendarme a mis un genou à terre et ajusté son séminov pour viser dans le dos mon enfant Sofiane âgé de 20 ans qui tentait de se mettre à l’abri du pilonnage de vos funestes auxiliaires. Adossé au mur, il a fini de se vider de son sang sous les vivats de vos tueurs en uniforme vert.

Je m’appelle Mme M… résidant à Boubroune.
Le 26 avril 2001, un de vos acolytes gendarmes a mis un genou à terre et a ajusté son séminov pour viser dans le dos mon enfant Kamal âgé de 24 ans qui fuyait une charge de vos nervis déchaînés. Pendant plusieurs minutes qui étaient éternité, il a expiré son dernier râle sous les bravos de ses assassins ivres de sang.

Je m’appelle Mme A, citoyenne de At Yiraten ;
Je m’appelle Mme B, citoyenne de Iwadiyen ;
Je m’appelle Mme C, citoyenne de Vgayet ;
Je m’appelle Mme D, citoyenne de Tuvireţ ;
Je m’appelle Mme E, citoyenne de At Wizgan
Je m’appelle Mme F, citoyenne de At Wasif ;
Je m’appelle Mme G citoyenne de Leqser ;

M. Bouteflika, où étiez-vous et que faisiez-vous en ce vendredi 26 avril 2001 quand vos gendarmes ont ruiné notre vie ? D’instinct, nous connaissons toutes et tous la réponse : vous deviez fêter avec une haute satisfaction un tel tableau de chasse d’une seule journée à Iεeẓẓugen en tant que commandant en chef des armées.

Monsieur Bouteflika, les gendarmes et les CRS que vous aviez envoyés à Iεeẓẓugen ont déshonoré leurs corps respectifs et flétri l’Algérie que vous incarnez et préconisez.

L’histoire se souviendra de vous et de vos sbires comme ceux qui ont créé une scission entre les citoyens d’un même pays qu’il est impossible de combler puisque vous avez béni le sang d’innocents qui a abondamment coulé en Kabylie en ce printemps 2001.

Vous avez transformé l’armée et la police algériennes en croquemitaines capables seulement de s’en prendre aux enfants, aux jeunes désireux de fuir l’enfer que vous avez fait de l’Algérie et aux militants pacifiques qui réclament la liberté et la démocratie alors que les assassins islamistes narguent le peuple dans les villes, les campagnes et au sein même de vos institutions fantoches.

Vous pensez avoir gagné en faisant assassiner 126 de nos jeunes. Que non ! C’est le peuple kabyle qui a gagné puisque vos assassins en treillis sont chassés de plusieurs brigades ou obligés de se terrer comme des rats là où ils persistent encore. Et dans les carrefours des routes de Kabylie, ils sont des pestiférés refugiés derrière des chicanes et des herses, des guérites blindées, des tenues cuirassées. Ils sont de vaines balises qui ne représentent ni loi, ni ordre et ni autorité.

Incapable de ravaler votre rancœur d’avoir erré comme une hyène aux frontières d’Algérie lorsque de vaillants combattants libéraient le pays, vous pensez vous dorer un hypothétique blason aujourd’hui en créant un front intérieur contre les Kabyles. La perfidie de vos affidés est arrivée jusqu’à tenter de salir la mémoire des héros issus de cette région qui sont morts à leurs places.

Détrompez-vous ! Les Kabyles ne sont pas des cibles faciles. Ils vous le font savoir et continueront de le faire aussi longtemps que vous leur mènerez votre guerre de rattrapage.

IDDER Abane

Kabylie, le 27 mars 2009

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